Weill André
La maïeutique du samâdhi

Sagesse de la non-identification l’objet

Le travail en yoga, selon Patanjali, est un déshabillage des conditionnements, les samskara, permettant la désidentification à l’objet que nous croyons être. C’est le chemin de la deuxième naissance, l’éveil à la non-séparation, le nirbijah samâdhi, le Un, l’incréé.

Ce que je touche, ce que j’entends, ce que je vois, est objet, créé né du créé. Le corps est créé. L’émotion est créée. La pensée est créée. La matière est créée. Le temps est créé. L’espace est créé. Tout ce que nous pouvons nommer est créé. Sagesse de Patanjali que de ne pas confondre la conscience incréé qui touche et le créé qui est touché. Sagesse de la non-identification à l’objet.

Samâdhi l’incréé, le vierge de tout, est le dernier mot de ce premier chapitre. Il en est l’aboutissement. Le Royaume de Dieu, dit le christianisme. La grotte du Cœur dit l’hindouisme. Yeroushalaïm dit le judaïsme. Le Joyau du Lotus dit le bouddhisme

Quand vous ferez le deux Un, et que vous ferez l’intérieur comme l’extérieur (…) alors vous rentrerez au Royaume1

Aussi longtemps que le corps n’est pas ressenti, il n’est pas possible de concevoir que c’est un objet. C’est la raison de l’identification au corps. Et quand il n’est pas ressenti, il ne peut être que pensé.

En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu2